DOCTORAT | Habiter l’incertitude des risques naturels

Ce projet de thèse a pour objectif d’explorer le devenir des villes confrontées à l’amplification des risques naturels comme une mise à l’épreuve du concept d’anthropocène appliqué à l’architecture, à l’urbanisme et au paysage. L’incertitude et la non-maitrise des éléments naturels remettent profondément en question l’approche techniciste du monde encore largement dominé par un mode de représentation du système Terre hérité des « Modernes ». L’accélération et l’intensification des catastrophes dites naturelles nécessite d’inventer de nouvelles approches de description et de cohabitation entre milieux habitants et habités, entre « nature et culture ». Ce travail ne peut cependant être mené sans penser la question de l’héritage comme processus actif, à savoir comment nous faisons avec ce qui est déjà là, ce qui se transforme et ce qui advient, non pas dans une perspective de prédiction, mais d’équipement du présent.
Cette approche prend racine à la fois dans les travaux de plus en plus nombreux sur une nécessaire redistribution des cartes – temporelles et spatiales – de notre approche de l’urbanité mais également dans l’expérience du candidat en tant qu’architecte praticien (réhabilitation), enseignant (projet) et chercheur (prospection). L’entrelacement de ces pratiques constitue le pari méthodologique de cette thèse par le projet afin de dépasser le cloisonnement pratique/transmission/théorie et de mettre en perspective nos formes de circulation de savoirs. Concrètement la thèse prendra pour objets les projets d’architecture et d’urbanisme, les enseignements et les expérimentations qui engagent la question des risques naturels, et pour forme une enquête-œuvre en immersion sur des territoires concernés afin d’explorer avec les acteurs de ces territoires – humains et non humains – la puissance des possibles contre des probables, de l’imagination contre des imaginaires hors sol.

Doctorat Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Architecture, Urbanisme et Environnement.
Inscription en 2e année.
Doctorant : Yannick Gourvil, ET ALORS.
Etablissement : Conservatoire national des arts et métiers.
Ecole doctorale : Ecole doctorale Abbé-Grégoire.
Sujet : Hériter de la ville anthropocène : Habiter l’incertitude des risques naturels.
Mots-clés de la thèse : urbanités / risques naturels / anthropocène / incertitude / recherche-projet / héritage.
Direction de thèse : Eric Daniel-Lacombe.
Co-encadrement de thèse : Valérie Pihet et Eric Le Coguiec.
Unité de recherche : GERPHAU – Groupe d’étude et de recherche philosophique architecture urbain EA 7486 – Paris.