TEXTE-SON| Dérives + 1M
« La planète surchauffe, la mer monte.
La glace fond, l’océan se détend.
Le mercure prend de la hauteur, le continent coule.
Les terres sombrent, le littoral perd du terrain.
La vague est annoncée, la planète bleuit.
La géographie prend l'eau, la mer avance.
Le niveau zéro s’élève, la côte s’enfonce.
Le fleuve se réveille, l'embouchure s’évase.
La baie s’étale, la houle déboule.
La plage s’effile, le rivage est flou.
La ville se liquéfie, les portes étanches se verrouillent.
Les alluvions s’invitent sur la place, les évacuations sont sans issue.
Le trait de côte se balade, les pompes sont en action.
Les eaux ressurgissent des réseaux, le torrent défile dans la rue.
Les ondes s’échouent un peu plus loin, les milieux s’hybrident.
L’océan attire les populations, nous risquons la submersion.
Le barrage impassible craquelle, les ravages oubliés ressurgissent des mémoires.
La fragilité s’affirme, les certitudes sont maintenant démodées.
Le milieu naturel réaffirme son identité, le prudent met au défi l’invincible.
La cité solide s’imbibe, notre stabilité s’abîme.
Une nouvelle esthétique se dessine, l’éphémère investit les territoires robustes.
La crue est accueillie, notre installation au monde évolue.
L’imaginaire urbain s’aquatise, le parc héberge les vagues fugueuses.
Les constructions suivent les fluctuations, les digues deviennent lieux de vie.
Le courant s’électrise, l’école interroge sa ligne de flottaison.
Les clapotis parcourent mon quartier, les vaguelettes chatouillent mon paillasson.
Les pieds dans l’eau, je fais connaissance avec ma nouvelle situation.
Mon pied urbain est contrarié, je dois penser autrement mes habitudes.
Les règles établies sont modifiées, je me prépare à habiter la transformation.
En attendant la crue…, je relève le pantalon. »
Le niveau zéro s’élève, la côte s’enfonce.
Le fleuve se réveille, l'embouchure s’évase.
La baie s’étale, la houle déboule.
La plage s’effile, le rivage est flou.
Les alluvions s’invitent sur la place, les évacuations sont sans issue.
Le trait de côte se balade, les pompes sont en action.
Les eaux ressurgissent des réseaux, le torrent défile dans la rue.
Les ondes s’échouent un peu plus loin, les milieux s’hybrident.
Le barrage impassible craquelle, les ravages oubliés ressurgissent des mémoires.
La fragilité s’affirme, les certitudes sont maintenant démodées.
Le milieu naturel réaffirme son identité, le prudent met au défi l’invincible.
La cité solide s’imbibe, notre stabilité s’abîme.
La crue est accueillie, notre installation au monde évolue.
L’imaginaire urbain s’aquatise, le parc héberge les vagues fugueuses.
Les constructions suivent les fluctuations, les digues deviennent lieux de vie.
Le courant s’électrise, l’école interroge sa ligne de flottaison.
Les pieds dans l’eau, je fais connaissance avec ma nouvelle situation.
Mon pied urbain est contrarié, je dois penser autrement mes habitudes.
Les règles établies sont modifiées, je me prépare à habiter la transformation.
En attendant la crue…, je relève le pantalon. »